L’écologie intégrale, une affaire de relation à soi, aux autres, à Dieu et à la Terre.

« Nous réalisons que ce que nous accomplissons n’est qu’une goutte dans l’océan. Mais si cette goutte n’existait pas dans l’océan, elle manquerait » Sainte Thérèse de Calcutta

Il aurait été possible de présenter dans cet article La Cantine de Joséphine par l'ensemble des petits gestes quotidiens qu’elle a décidé d’adopter dans le contexte du respect de l’environnement : dès l'ouverture, une salle conçue d'objets de récupération ou de seconde main (des tables aux chaises en passant par la vaisselle), un menu affiché sur ardoise qui propose un ou plusieurs plats estampillés « produits locaux et de saison » ; une cuisine caractérisée par le refus du gaspillage, le tri et la réduction des déchets ; un service traiteur toujours prêt à trouver des solutions pour répondre positivement aux attentes des clients quant à la surconsommation de plastique… Pourtant, à la lecture de Laudato Si où, à de nombreuses reprises, le Pape François y affirme que, pour gagner le pari de la Sauvegarde de la Maison commune, « tout est lié », l'essentiel est certainement ailleurs ! Ce projet, puis, sa concrétisation, nous invitent à porter un regard plus global d'espérance :

« la protection authentique de notre propre vie comme de nos relations avec la nature est inséparable de la fraternité, de la justice ainsi que de la fidélité aux autres » (LS, 70)

Fraternité, désir de justice et fidélité sont certainement ces valeurs qui ont animé les quelques bénévoles à l’initiative de la naissance de l'association Handélice. Association dont les buts sont « l'intégration des jeunes adultes handicapés dans la société par le travail, la culture et les loisirs ». 

« Dans n’importe quelle approche d’une écologie intégrale qui n’exclut pas l’être humain, il est indispensable d’incorporer la valeur du travail » (LS, 124) 

« Si nous essayons de considérer quelles sont les relations adéquates de l’être humain avec le monde qui l’entoure, la nécessité d’une conception correcte du travail émerge (…) N’importe quelle forme de travail suppose une conception d’une relation que l’être humain peut ou doit établir avec son semblable. » (LS, 125)

L'insertion par le travail ? 

Pour tenir cet objectif, il fallait oser un premier pari, celui d'ouvrir une entreprise d'insertion. Une entreprise qui donnerait l'occasion à chacun de travailler tout en étant au contact avec la société (une inclusion globale dans le monde du travail qui doit permettre aussi, et surtout, de changer les regards des uns sur le travail des autres) ; qui donnerait le temps de se former, les moyens de valider et promouvoir (au rythme de chaque personne selon ses difficultés et facilités) l'ensemble des compétences professionnelles acquises tout au long de cette expérience :  cette entreprise d'insertion sera un restaurant ! Une fois le lieu, le concept et le nom trouvés, forte d’une équipe de bénévoles toujours motivée et vite épaulés par l’embauche de professionnels ; à la lecture des CV et lettres de motivation, à la faveur de rencontres, d'entretiens et relations créés avec le soutien de partenaires, … la Brigade de La Cantine de Joséphine est bâtie : des jeunes adultes porteurs de handicaps encadrés, en salle comme en cuisine, par des professionnels de la restauration.

L’association Handélice épaule alors l’équipe de La Cantine de Joséphine pour aider au mieux ces jeunes à assumer leurs choix ambitieux, par exemple, en leur proposant un suivi de leur formation, une progression dans le cadre de la remédiation, des stages en immersion, des ateliers thématiques (œnologie, caséologie, décoration de tables, pliage de serviettes, …) et de remise à niveau, … Et, déjà, quelle expérience ! Que de progrès ! Des diplômes sont vite décrochés, d'autres sont en préparation. Les compétences professionnelles acquises chaque année sont reconnues par une évaluation interne et, peut-être surtout, quotidiennement, par la clientèle. 

Dans son encyclique, le Pape François nous enjoint de changer de paradigme, c’est-à-dire de changer nos manières de penser, changer notre regard. Pour nous donner les moyens de mieux percevoir la réalité du présent, d’agir et/ou réagir, de construire et/ou reconstruire pour l’avenir, quoi de mieux qu’un éclairage sur l’ensemble des expériences vécues, de la foi et des valeurs partagées dans notre diocèse. C'est pourquoi, le Réseau Laudato Si est heureux de voir se concrétiser le partenariat entre l'Association Handélice, la Cantine de Joséphine et la Maison du Diocèse de Raismes. Lieu où cette expérience pourra être partagée et vécue par le plus grand nombre, partenariat qui permettra à des jeunes (ceux d'aujourd'hui et ceux qui les rejoindront demain) de profiter d’une diversité toujours plus grande d'activités, d’une prise en charge toujours meilleure de leur formation, donc, d’une meilleure insertion dans le monde du travail. Ce partenariat peut, doit, devenir un témoin, parmi d’autres, de cet engagement de notre diocèse à répondre activement, concrètement et globalement aux dimensions humaines, culturelles et sociales de l’encyclique Laudato Si

Romain

Article publié par Equipe de la Maison • Publié le Lundi 07 septembre 2020 • 2247 visites

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