Le yoga : éléments de discernement par rapport à la foi chrétienne

Relations à soi, aux autres, à son environnement... Fiche pastorale de l'Observatoire des nouvelles croyances, présidé par Monseigneur DOLLMANN.

Le yoga repose sur une tradition hindoue multimillénaire. Dès ses débuts, le yoga s’est présenté comme une école philosophique centrée sur la pratique de la méditation.

Le yoga vise à unir l’âme et le corps pour offrir l’accès à un état de paix et d’harmonie avec soi-même, avec le monde visible et invisible. D’un point de vue moderne et occidental, le yoga peut être considéré comme une gymnastique douce, non élitiste en s’adaptant à chaque pratiquant. Dénué de tout esprit de compétition et d’objectif à atteindre, n’importe qui peut s’y adonner, quel que soit son âge, son état de santé, sa religion, etc. Le yoga est une philosophie ouverte : toutes les convictions, religieuses ou humanistes, peuvent y trouver leur compte. L’essentiel est la cessation des perturbations du psychisme, le respect d’autrui, la paix et la non-violence.

o POINTS DE RENCONTRE AVEC LA FOI CHRÉTIENNE

Le yoga valorise la place du corps en vue du bien-être personnel et d’une relation paisible à soi, à l’autre, à Dieu dans la prière. Le christianisme est la religion de l’incarnation qui invite à prendre soin de son corps et à incarner la spiritualité dans le corps. Le Christ ne se serait pas incarné si le corps n’était pas appelé au salut. Le yoga peut aider à être en relation et en confiance avec soi-même, les autres et son environnement.

Le yoga peut être une pratique préparatoire à la prière, notamment à travers les postures physiques, la respiration et la méditation.

Aussi, le yoga peut être un chemin de réconciliation avec soi, avec son corps. Par ailleurs, il s’appuie sur un certain nombre d’observances à respecter : non-violence, ne pas nuire, tempérance, hygiène de vie… Certains témoignent que la pratique du yoga les a ramenés vers l’Église.

o POINTS D’ATTENTION

Le yoga n’est pas exempt d’instrumentalisation. Il est utilisé aujourd’hui comme moyen de pression (softpower) par les nationalistes hindous. Les mises en garde de la Conférence des évêques catholiques d’Inde portent moins sur le yoga lui-même que sur ce détournement politique.

Le yoga demeure une « pratique de l’esprit » avec ce que cela suppose de risques de manipulation ou d’emprise chez les personnes en situation de fragilité et de faiblesse. Le meilleur côtoie le pire : « On peut vite tomber sur des pseudo-gourous qui vont donner des conseils farfelus ou entraîner dans des relations malsaines », constate Ysé Tardan-Masquelier, ancienne présidente de la Fédération nationale des enseignants de yoga.

o PERSPECTIVES SPIRITUELLES

Le yoga peut être considéré comme une aide à la vie chrétienne et à la pratique méditative. Le travail postural peut être envisagé comme une préparation à la prière. Notre être entier – corps et souffle – est en effet engagé dans la relation au Christ.

Dans sa pleine compréhension, le yoga n’est pas dénué d’éthique. Passant par une connaissance de soi, lucide et avec discernement, il ne devrait en rien être une démarche égocentrique et toute puissante, mais au contraire permettre l’ouverture, en confiance, vers les autres.

Si le yoga vise une progression de soi, celle-ci va-t-elle vers plus de charité ? vers plus de désintéressement ? Ou, au contraire, est-elle seulement une recherche autocentrée ? Que ce soit dans la pratique collective (la relation aux autres pratiquants) ou dans la relation au Christ, le yoga ouvre-t-il à l’altérité et à la réalité communautaire ?

Fiche entière ci-dessous.

Observatoire des nouvelles croyances présidé par Mgr Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai. Octobre 2023

 

 

Article publié par Réseau Laudato Si' • Publié le Samedi 30 décembre 2023 • 2434 visites

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