Dérèglement climatique, destruction de la biodiversité, pollution des sols et de l'air : l'ampleur de la crise écologique que nous traversons est sans précédent. Elle nous oblige à reconsidérer nos modes de vie, nos manières de consommer, de produire, d'aménager le territoire...
Face à l'urgence, il nous faut faire preuve d'imagination pour inventer notre avenir : celui de notre planète, celui de l'humanité. Les réponses sont à l'évidence politiques, elles sont économiques... Mais puisqu'il s'agit de l'homme dans son rapport à la Terre et à ses semblables, l'enjeu est aussi de nature spirituelle.
En cela, les religions ont quelque chose à nous dire sur les questions environnementales et leurs textes fondateurs, leurs traditions, leurs spiritualités, ou encore leurs théologies peuvent nous inspirer. Ce sont toutes ces ressources que nous avons choisies d'explorer au cours de cette cinquième saison de « Place des religions ».
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Dans l'encyclique Laudato si’, publiée en 2015, le pape François invitait chaque tradition à se pencher sur ses propres ressources, pour enrichir la réflexion commune sur l'écologie. De cette encyclique, nous avons tiré plusieurs questions fondamentales, que nous avons soumises à des spécialistes de différentes confessions, afin de les faire entrer en résonance.
- Épisode 1 : Doit-on sauver la planète ?
Ces dernières années, les effets du changement climatique sont devenus de plus en plus visibles. Les campagnes médiatiques, politiques et les manifestations civiles, comme les marches pour le climat, se sont multipliées afin de « sauver la planète ». Mais comment comprendre ce slogan abondamment réemployé aujourd'hui ?
Après avoir bouleversé l'écosystème, pollué l'environnement, détruit massivement des ressources naturelles, l'homme aurait-il donc la capacité, et même le devoir, de réparer les dégâts commis ? Et finalement, s'agit-il de sauver la Terre ou l'humanité ?
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- Épisode 2 : Les animaux sont-ils nos semblables ?
C'est en 2015 que le code civil français définit le statut de l'animal, établissant qu il est « un être vivant doué de sensibilité », et non plus un « bien meuble ». De fait, depuis le milieu du XIXe siècle, la législation concernant Ieurs droits n'a cessé d'évoluer.
Cette lente reconnaissance démontre bien le rapport ambigu qu'entretient l'homme avec l'animal. Ces derniers sont-ils de simples marchandises d'élevages intensifs ou des compagnons du quotidien dotés d'un surcroît d'humanité ? Sans doute ni l'un, ni l'autre...
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À cet égard, en quoi les religions nous aident-elles à déterminer leur juste place, sans les instrumentaliser, ni les idolâtrer ? Comment les différentes traditions les présentent-elles, appréhendent-elles leur nature, leur statut au sein de la Création et leur rapport à l'homme ? Et que peuvent-elles apporter aux débats autour des questions corollaires du bien-être animal ou de la consommation de viande ?
- Épisode 3 : Sobriété heureuse, une fausse promesse ?
Inventé par le penseur écologiste Pierre Rabhi, le principe de « sobriété heureuse » est régulièrement évoqué comme l'une des clés pour repenser nos modes de vie et limiter notre impact environnemental. Le.pape François a lui-même repris ce concept dans son encyclique Laudato si’, publiée en 2015 et consacrée à la sauvegarde de la planète. Il encourageait alors à sortir de nos habitudes de consommation effrénée en adoptant un style de vie sobre.
Mais qu'entendons-nous exactement par « sobriété heureuse » ? Est-il vraiment possible d'accéder au bonheur en se limitant ? N'est-ce pas contradictoire de mettre en avant un dépouillement choisi, alors que certaines personnes n'arrivent pas à satisfaire des besoins primaires comme se nourrir, s'habiller ou encore avoir un logement décent ?
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- Épisode 4 : Doit-on continuer à faire des enfants ?
Dix milliards d'humains sur terre en 2050... Nous savons aujourd'hui que la “bombe humaine”, prédite dans les années 1960 n'explosera sans doute pas. Mais la population mondiale poursuit inexorablement sa croissance, questionnant l'avenir de la planète et de ses ressources limitées.
Pour autant, motivés par la protection de la communauté ou les exhortations divines à la fécondité, les religions ont toujours majoritairement refusé de considérer que les approches malthusiennes pouvaient constituer une solution aux problèmes environnementaux liés à la surpopulation. Au nom de quels fondements théologiques ? Recherchent-elles donc une croissance sans limite de la population mondiale, s'accommodant sans peine des changements climatiques qui lui sont liés ? Comment peuvent-elles aider à appréhender ce risque d'une “implosion” démographique ?
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- Épisode 5 : Le christianisme est-il responsable de la crise écologique ?
Les questionnements sur la responsabilité du christianisme dans la crise environnementale remontent à plus d'un demi-siècle. En 1967, l'historien médiéviste Lynn White publiait alors une thèse sur « les racines historiques de notre crise écologique ». Il y mettait en cause le christianisme médiéval latin, dont l'anthropo- centrisme serait à l'origine, selon lui, de la dégradation de la planète.
Mais sur quels fondements théologiques s'appuyait-il ? Le christianisme reconnaît-il l'existence d'un « péché écologique » ? Comment, dès lors, sortir de la culpabilité pour avancer ?
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- Épisode 6 : Faut-il être radical pour que les choses changent ?
Lancers de sauce tomate et de purée sur des œuvres dans les musées, blocages d'axes routiers, occupations d'entreprises ou de centres commerciaux... Pour certains mouvements écologistes, comme Extinction Rebellion, Last Generation ou Just Stop Oil, seules des actions chocs peuvent inciter les personnes à se mobiliser face à l'urgence climatique. Les militants de ces mouvements, qui n'hésitent pas à enfreindre la loi pour mener à bien leurs opérations, sont souvent qualifiés de « radicaux ».
Mais qu'entendre exactement par ce terme ? Si, généralement, la radicalité souffre d'une acception négative, peut-elle être tout de même bénéfique lorsque l'on parle d'écologie ? Par quels autres moyens le changement est-il aussi possible ?
Parmi les spécialistes rencontrés : Cécile Renouard, religieuse de l'Assomption et enseignante en philosophie ; Michel Maxime Egger, sociologue et éco-théologien de tradition orthodoxe ; Omero Marongiu- Perria, docteur en sociologie et auteur du livre l’Islam et les animaux ,• Marianne Durano, essayiste, philosophe, membre de la rédaction de la revue Limite•, Yeshaya Dalsace, rabbin du mouvement Massorti, auteur d'une thèse sur l'écologie et le judaïsme.
Rédaction en chef: Fabienne Lemahieu et Dominique Greiner. Journalistes : Malo Tresca et Clémence Maret. Réalisation : Flavien Edenne et Clémence Maret. Chargée de production : Célestine Albert-Steward. Musique et mixages : Théo Boulenger. Responsable marketing : Laurence Szabason. Visuel : Yasmine Gateau.
La Croix