L'écologie intégrale comme capacité à aimer

L'encyclique Laudato Si « Prendre soin de la maison commune » propose un nouveau paradigme, celui de l'écologie intégrale. Au cœur de ce nouveau paradigme, l’amour joue un rôle central, car il découle du fait même d’être chrétien...

L'ÉCOLOGIE INTÉGRALE COMME CAPACITÉ A AIMER

 

L'encyclique Laudato Si « Prendre soin de la maison commune » propose un nouveau paradigme, celui de l'écologie intégrale. Au cœur de ce nouveau paradigme, l’amour joue un rôle central, car il découle du fait même d’être chrétien, c’est-à-dire membre d’une Eglise qui confesse un Dieu dont l’essence même est l’amour selon l'enseignement de saint Jean (1 Jn 4, 8).

Trois conséquences de cette représentation :

L’écologie intégrale invite l’être humain à placer l’amour au centre des quatre relations fondamentales, puisque la manière dont je suis en relation avec moi-même (dont je m’aime) par exemple, a un impact sur mon rapport à Dieu, aux autres, à la terre … et ainsi pour chacune des relations.

L’écologie intégrale est un projet à poursuivre : chercher le juste et bon équilibre de ces quatre relations. Cela a à la fois une dimension personnelle mais aussi communautaire, voire culturelle…

L’écologie intégrale est une question d’alliance : parmi les quatre relations, la première et la plus importante est celle qui concerne Dieu. « Accorder le primat à Dieu signifie avoir le courage de dire non au mal, non à la violence, non aux abus, pour vivre une vie de service aux autres et en faveur de la légalité et du bien commun.

4°) Dans cet équilibre, l’option préférentielle pour les pauvres est essentielle, car prendre soin de la Terre, marque un respect pour la dignité de toute personne humaine. La planète elle-même est pauvre. L'amour de la Terre est donc en jeu. « Une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » LS § 49

5°) Enfin, la conversion à l'écologie intégrale demande d’accepter la valeur propre de chaque créature, issue du don d'amour du Père.

C'est une conversion du regard : entrer dans le regard de Dieu vis-à-vis de la Création, un regard d’amour. « Tout est lié, et, comme êtres humains, nous sommes tous unis comme des frères et des sœurs dans un merveilleux pèlerinage, entrelacés par l’amour que Dieu porte à chacune de ses créatures et qui nous unit aussi, avec une tendre affection, à frère soleil, à sœur lune, à soeur rivière et à mère terre » (LS § 92).

 

Extrait de « L'écologie intégrale comme capacité à aimer » Revue Lumen Vitae n°4/18-« Laudato si’, responsabilité catéchétique et écologique »

par Fabien REVOL, biologiste, docteur en théologie et en philosophie, enseignant- chercheur , directeur du Centre interdisciplinaire d'éthique, et titulaire de la Chaire Jean Bastaire « pour une vision chrétienne de l'écologie intégrale, théologie éthique et spiritualité » à l'Université catholique de Lyon.

 

 

Article publié par Réseau Laudato Si' • Publié le Dimanche 07 mars 2021 • 1027 visites

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