Biographie de Hervé COVES

Ingénieur agronome et franciscain, Hervé Coves forme à l'agroécologie et à la permaculture. Ce disciple de saint François d'Assise a vécu une double conversion, à la nature et à Dieu.

Ingénieur agronome et franciscain, Hervé Coves forme à l'agroécologie et à la permaculture. Ce disciple de saint François d'Assise a vécu une double conversion, à la nature et à Dieu.

Son parcours professionnel et spirituel est à la fois celui d'un scientifique et celui d'un contemplatif. En 2014, à un peu plus de 50 ans il est devenu franciscain, membre de l'ordre fondé par saint François d'Assise, patron de l'écologie C'est l'amour de la nature qui l'a conduit à devenir ingénieur agronome. Lui, l'enfant de pieds-noirs élevé dans une cité HLM de la banlieue de Strasbourg, né en France et éduqué dans l'idée (et le traumatisme) qu'il ne fallait pas trop s'attacher à la terre. À la fin des années 70, il avait déjà un côté militant quand il a commencé à travaille pour une Chambre d'agriculture dans le Limousin. A ce moment-là, "l'idée c'était vraiment de nourrir le monde". Et on en est venu à utiliser de la farine animale pour nourrir les troupeaux, "on trouvait ça extraordinaire d'élever des vaches avec de la fiente de poule et de la sciure de bois..." Nourrir le monde à n'importe quel prix : plus tard on l'a payé cher. La première prise de conscience que quelque chose ne pouvait pas fonctionner dans ce système agricole-là, ce fut lors de la crise de la vache folle. "À partir du moment où un projet sur lequel j'avais travaillé a montré ses limites, je suis dit 'Hervé tu es en train de tuer des gens'." Hervé Coves confie avoir "vécu avec cette culpabilité-là pendant longtemps..." Prise de conscience aussi, que, dans ce système où les agriculteurs "ne vivent plus de leur métier" (à part sur de très grandes surfaces de plus de 1.000 hectares) mais "des aides et des subventions", on "ne donne plus une vraie valeur aux choses". Selon lui, le drame pour un agriculteur c'est que le prix de son effort est décidé arbitrairement depuis Bruxelles.

"UN JOUR ÇA S'EST IMPOSÉ À MOI : REGARDE COMME LA VIE EST BELLE" "La campagne m'a révélé quelque chose de la beauté du monde." Il avait 12 ans, quand sa famille a déménagé pour le petit village de Kolbsheim (Bas-Rhin) : là, il a vécu "une renaissance". "Je vivais en moi cet amour de la terre." Mais sa conversion, ou plutôt sa "révélation" comme il l'appelle, il l'a vécue des années après, au cours d'un voyage d'étude en Guyane. Une nuit au cœur de la "magnifique" et "effrayante" forêt amazonienne, emplie de bruits tous plus ou moins inquiétants les uns que les autres, Hervé Coves est installé dans un hamac et peine à s'endormir. Quand tout à coup une puis deux, puis trois, puis des centaines de lucioles clignotent et se répondent dans un jeu de lumière "féérique". D’abord effrayé par cet énorme concert nocturne, il réalise que ce sont « des chants d’amour», comme il les appelle. Il se sent environné par l’amour, passe « l’une des plus belles nuits » de sa vie et, lui qui jusque-là se disait athée, décèle dans cette aventure la marque de «l’Esprit-Saint» des chrétiens. "Le monde est un livre extraordinaire dans lequel il y a tant à apprendre … LA VIE EST BELLE !»

Article publié par Réseau Laudato Si' • Publié le Samedi 29 janvier 2022 • 3916 visites

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